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Articles

Affichage des articles du 2012

Merry Kitchmas

Quitte à faire un pléonasme, à mettre les pieds dans le plat, à énoncer une vérité déjà dite, je l’annonce : il est vrai que noël est Kitch. Mais bon sang de bonsoir, n’est-ce pas pour ça que c’est une des fêtes les plus géniales de tout les temps ? Je voudrais, je souhaiterais, je désirerais qu’on me laisse savourer mon noël en paix sans endurer les éternels plaintes sur le fait que c’est devenu « tellement commercial », que c’est « la surenchère, la course au cadeau alors que dans certain pays les gens meurent de faim »… Noël est plein de bons sentiments tartes qui n’ont plus lieu d’être dans notre société actuelle où chacun roule pour lui, et Noël est le summum du kitch. Mais pourquoi s’en priver ? Pourquoi se priver de l’odeur du sapin, des décorations de Noël dépareillées et improbables, des guirlandes qui clignotent jusqu’à nous rendre fous, des santons décapités puis recollés à la glue qui menacent de se casser la figure plantés dans la mousse avec du papier étoilé en t

Les deux moitiées d'un tout

Elle est une créature incroyable et de fait, elle est incroyablement dure a décrire. Elle a un prénom d’héroïne tragique (mais si, vous savez, celle qui dit tout le temps : « Oh Roméo ! Roméo ! Pourquoi donc es-tu Roméo ! ») et d’ailleurs, tout est tragique en elle. Elle a de tragiques épais cheveux acajous, de tragiques yeux bleus, un tragique nez délicat, une tragique bouche pulpeuse, un tragique visage d’héroïne Bollywood, une tragique peau de pêche légèrement olivâtre qui lui donne des allures de métisses, de tragiques hanches minces et parfaitement dessinées, un tragique postérieur parfaitement proportionné. Et elle n’a que treize ans. N’est-ce pas tragique ? Je parle sans influence affective : elle est belle, tout le monde vous le dira, belle d’une beauté singulière et un peu imparfaite qui fait qu’elle se retrouvera sûrement un jour en couverture des plus grands magazines. Elle a un sale caractère, un caractère de merde, un caractère d’emmerdeuse qui fait q

Conjugaison

Dormir Je suis la assise dans ce train et on dirait une mauvaise scène de film : les yeux rêveurs, une belle musique mélancolique et le soleil qui montre juste le bout de son nez. Moi assise là, dans ce train, en train d’écrire, mais écrire sur quoi ? Sur le sommeil, sur la nuit, sur ce verbe que j’ai tant de mal à conjuguer à la première personne : dormir. Cette nuit, ils sont revenus au galop, la chevauchée fantastique qui me pourrit la vie depuis près de onze ans par période plus ou moins longue, j’ai nommé : Stress, Insomnie et Cauchemar, aussi connus sous le nom de la confrérie de la crise d’angoisse nocturne. Ils se sont insidieusement glissés contre moi dans le lit où j’avais déjà si chaud, se sont collés à moi jusqu’à ce que je me réveille les yeux humides et la gorge comme prise sous un bloc de béton. Ils m’ont chuchoté des « Et si… » plein d’angoisse et petit à petit, eux et moi nous n’avons plus fait qu’un. Ils ne viennent pas dans les phases où psychologiqueme

Moi Anna, presque 18 ans, salope et fière de l'être

Pourquoi suis-je si fière d’être une salope ? Par pure provocation diront certains. En vérité, je suis fière d’être une salope parce que les raisons qui font que parfois, les filles et les femmes de tout les pays se font traiter de cette manière sont certaines des raisons qui font que j’aime être une fille. Si porter des mini jupes, des shorts courts, des talons hauts, des décolletés fait de moi une salope, alors j’en suis une. Et même si certains rétorqueront : « Si vous voulez éviter de vous faire violer, commencez déjà par ne plus vous habiller comme des salopes » (propos tenus par le policier Michael Sanguinetti lors d’un séminaire de prévention des agressions sexuelles dans une fac New-Yorkaise en janvier 2011), je continuerai à porter des talons et des mini jupes sans jamais prétendre qu’une main au cul ou un regard prolongé sur ma poitrine n’est mérité. Et puis, j’ai une question pour ces hommes (et ces femmes aussi parfois) qui disent que montrer un peu de chair est

La famille expliquée à mon frère

Petit frère, tu n’as même pas deux ans mais un jour, tu me demanderas sûrement pourquoi je n’appelle pas ta mère maman et ta grand-mère mamie comme toi. Tu me demanderas pourquoi tu es obligé de préciser que je suis ta demi-sœur et non pas ta sœur. Alors, comme c’est très compliqué et que je n’aurai pas forcément le temps, voici une explication écrire pour toi. Il y a quelques temps déjà, la famille se composait de la façon suivante : les grands-parents, les parents mariés bien entendu, les enfants et parfois les cousins, cousines, oncles et tantes. Il y a quelques temps, une femme ne pouvait divorcer de son mari sans l’accord de celui-ci et elle n’avait aucun droit sur ses enfants. Aujourd’hui, les choses ont bien changé. Pour fonder une famille, il ne suffit plus d’avoir des enfants, cela n’est plus si simple. Les familles se sont bel et bien diversifiées. Aujourd’hui, si ont demande à un enfant de décrire sa famille, il parlera certainement de son père et sa mère et peut

Non ma fille tu n'iras pas danser

Ah ! Le XXIe siècle dans le pays des droits de l'Homme! Tous égaux, et tout et tout. Les filles et les garçons tous pareils !  Ma fille/ petite-fille/ soeur/ nièce/ cousine (rayez les mentions inutiles), bien sûr tu épouseras qui tu choisiras. Mais... parce qu'il y a toujours un "mais". Mais... Pas un noir. "Attention, hein, je ne suis pas raciste, c'est juste que cette couleur de peau, je ne trouve pas ça très esthétique. Et puis, tu sais, les noirs aussi, ils aimeraient être blancs"(oui, puis si j'avais des roulettes au cul, je serais un Caddie©) Pas un Arabe "parce que, euh, tu comprends et tout ça..." Pas un musulman (Allez voir l'article de Marie Harmonie , elle explique très bien pourquoi) Pas un chinois (même raison que pour les noirs) Pas un percé ou un tatoué ( Toujours rapport que c'est pas esthétique, et tout...) Pas un juif ("Mais t'es goï, et la religion se transmet par la

Les castes au lycée

Vous savez, on croit souvent que les castes c’est juste dans les films indiens et dans certaines sociétés actuelles. Mais c’est faux. Au lycée aussi il y a des castes. Cela s’explique en deux étapes. La première, c’est une hiérarchie qui rappelle un peu les trois ordres au temps de Louis XIV mais en plus complexe. Le lycée se divise en plusieurs niveaux et sections classés dans l’ordre suivant, selon l’admiration que les élèves se portent entre eux. Les Terminales Scientifiques (S) sont le Saint Graal, le haut du panier admiré par beaucoup, pour la simple et bonne raison qu’on les croit très intelligent et que leur filière est pleine de débouchés (attention, ce qui suit ici n’est pas général seulement, je remets un peu la réalité en place). Sauf que voilà, les élèves de S ne sont pas tous des têtes et beaucoup font cela parce que papa-maman leur ont dit sur un ton sans appel et plein de fierté : « Mon fils, un jour tu seras médecin/ chirurgien/ plasticien dentaire (rayez l

Génération

Je le sais, je le sens, j’en suis sure, un matin je vais me réveiller et j’aurai dix huit ans. Un matin je vais me réveiller et je serais adulte. Un matin je serais adulte et je ferais partie de la génération 1993-1996. Mais c’est quoi au juste la génération 1993-1996 Nous sommes la génération des nouvelles technologies, de ceux qui comme disent nos grands-parents sont nés avec un téléphone dans les mains et un ordinateur relié directement à notre cerveau. Nous sommes la génération facebook, twitter et autres réseaux sociaux ou nous créons nos propres petits buzzs journaliers pour alimenter notre célébrité de quartier. Nous sommes la génération qui au lieu de s’épancher dans un journal intime fait de papier et d’encre préfère raconter ses misères au monde entier sur des blogs. Nous sommes de ceux qui ne connaitrons jamais la période du Grunge puisque Kurt Cobain et mort en 1994. Mais qui ne connaitrons jamais de leur vivant non plus, Audrey Hepburn, Marguerite Duras, Gene Kelly, M

Chagrin

Juste un souvenir douloureux certe mais que je ne veux plus oublier... "Lève toi s'il te plait" Trouver la force de parler ? Hors de question. Je suis occupée. Je pleure. "C'est l'heure. Lève toi !" Je tourne la tête et je dis, la voix mouillé: "Je ne peux pas. Je ne peux plus. Je suis épuisée" Ma mère s'en va, me laisse seule. Je sais qu'elle va appeler mon père. Je pleure. Elle revient, elle se prépare pour aller travailler. Elle m'embrasse et lâche en partant avec ma soeur dont je vois l'incompréhension et l'inquiétude transparaitre dans le regard: "Ne fais pas de bêtises. Il y a des gens qui t'aime" Je n'ai comprit que plus tard, bien après, qu'elle parlait de suicide. Elles partent. Je pleure. Je pleure encore et encore s'en savoir pourquoi. Je pleure roulé en boule au fond de mon lit. Je veux me dissoudre, fondre, disparaitre. Je ne mange pas, je ne dors pas, je ne lis pas, je n&

Conjugaison

Ecrire Elle vient à peine de descendre du tram et d’entrer dans l’appartement que déjà l’ordinateur est allumé. Quelques minutes avant elle était fatiguée, vraiment fatiguée. Mais depuis que cette idée a germé en elle, elle veut écrire. La grand-mère vient et lui demande ce quelle veut manger. Elle la chasse d’un geste de la main. Elle ne veut parler à personne, elle ne veut être la pour personne, sauf pour son ordinateur, son personnage, sauf pour elle.  Ecrire, pour elle, est un acte intime, magique, unique un peu comme la grande première de l’acte charnelle. Quelque soit la raison pour laquelle elle écrit, voir les mots se former sur la feuille, la sentir sous ses doigts, elle ou le clavier, lui apporte un sentiment de plénitude qu’elle ne ressent quasiment nulle part ailleurs. Elle connait le clavier par cœur, sais la place de chaque lettre, de chaque caractère. Soudain voila que quatre vingt deux touches recréent son alphabet, un alphabet d’écrivain. Elle n’est plus fa