Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du août, 2013

Conjugaison

Aller à la plage J’adore aller à la plage. C’est une des choses que je préfère l’été ,  même si  c es  dernières années la date de mon premier bain de mer recule de plus en plus faute de temps. J’arrive, je retire ma robe et j’exhibe mon  maill ot   de bain neuf. Jusqu'à il y a peu ,  j’avais un rapport honteux à mon corps, je ne le montrais que si j’y étais obligé e . Aujourd’hui ,  ça va mieux. Je réapprend s   à   m’aimer et je relativise  quan t   à   mon apparence physique. En général ,  après je cours me jeter dans la mer comme lorsque ,  enfant ,  je voulais échapper aux séances de crémages pleine de sable qu’on  m’impos ait   toujours. Je plonge dans l’eau claire après  m’ ê tre  mouillé e  la nuque, r é flexe  que j’ai gardé depuis qu’ on m’a fichu la frousse , gamine,  avec la méchante hydrocution. Puis je barbote. Si l’eau n’est pas pleine de cochonneries ou d’algues ,  je peux rester jusqu'à avoir les doigts fripés et les lèvres gercées par le sel.

Les dernières miettes de mon enfance, aux pigeons.

L es minutes qui s’écoulent aussi lentement que le nombre de station de métro mettent mes nerfs à rude épreuve. J’essaye d’empêcher mon cerveau de basculer dans la panique mais mon imagination comme toujours est galopante. C’est fou comme un simple coup de fil peut faire basculer une fin de dimanche un peu mélancolique en une profonde angoisse.  Mes jambes me font mal d’avoir couru aussi vite que possible jusqu’au métro, mais je m’en fiche. Je voudrais que ça aille plus vite, je voudrais être déjà là-bas. Et d’un autre côté, je voudrais me rouler en boule dans mon lit, la musique à fond sur les oreilles et les yeux fermés de toutes mes forces. Je voudrais laisser les adultes régler ça.   T u es adulte me rappelle mon cerveau. Du moins, la partie de mon cerveau qui lutte pour ne pas sombrer dans l’angoisse. La seule adulte à pouvoir gérer la situation à l’heure actuelle, pour être exacte. Je souffle. Mon père est à Cannes, mon oncle en Corse, ma sœur mineure, il n’y a que moi. L