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One day the plane ticket will be one way


Je l’ai su dès que j’ai ouvert les yeux. J’ai su que ce serait un de ces jours sans. Un de ces jours où le manque est plus fort que tout, où l’absence se fait sentir si fort que j’ai du mal à respirer et envie de tout casser tellement mon impuissance me ronge. 

Parce que tu es loin et que tu me manques.

Alors j’ai lancé un disque, Hollywood (deluxe ep) de Michael Bublé, un de ceux que je n’ai écoutés qu’avec toi, un de ces disques qui font partie inhérente de notre histoire, qui  me permettent de me repasser le film dans ma tête dès que j’appuie sur play. Michael Bublé donc, qui m’a immédiatement fait monter les larmes aux yeux et avec elles les souvenirs. 

Cela fait déjà presque un an qu’on s’est quittés, presque un an que je t’ai dit au revoir, contrainte et forcée. Je fais défiler les photos de nos bons moments. D’habitude, j’évite de les regarder, parce que ça fait grossir le poids qui me comprime la poitrine. Mais ce matin, foutue pour foutue… Appelons ça une sorte de masochisme purement mental : la joie de ces souvenirs et la douleur qu’ils ne soient plus mon, notre présent.

Tu me manques.

Tout me manque.

L’émerveillement que tu savais susciter chez moi à tout instant, cette manière que tu as de ne jamais cesser de me surprendre, l’impression d’être en sécurité avec toi, n’importe où et même la nuit. Nos petits rituels, nos restaurants, les après midi dans le parc, les sorties à la librairie, même à vingt deux heures le dimanche, parce qu’avec toi l’impossible devient possible. Cette impression d’être à la maison, à ma place enfin. Le bruit, parce que moi j’aime le bruit, il me rassure, même la nuit, surtout la nuit. La possibilité d’être moi, sans jugement, jamais, d’avoir mon âge aussi et d’être libre. Cette sensation de toucher le rêve du doigt grâce à toi. 

Et puis toutes ces choses liées à notre histoire et que je ne peux plus faire sans penser à toi, sourire aux lèvres et larmes aux yeux. Pousser la porte des starbucks, même si je ne le fais plus trop parce que les venti passion tango with sweet but without lemonade n’existent pas ici, manger de la pizza, écouter Michael Bublé, remettre mes vêtements les plus extravagants au fond du placard parce qu’ici, je ne suis pas à l’abris des jugements, chantonner « start spreading the news, i’m leaving today », regarder mon profil instragram et mes souvenirs facebook. Je n’ai pas pu me résoudre à effacer nos photos parce qu’elles me rappellent trop de bons souvenirs. 

C’est ça le vrai problème avec toi : tu m’aurais simplifié la vie en n’étant pas du tout à la hauteur de mes attentes, en étant nul, pas comme sur les photos. Mais évidemment, c’est tout le contraire. Tu as été parfait, mieux que parfait, mieux que sur les photos. Photos que je vois sans cesse à la télé, dans les films, sur le net. Parce que tu es partout. Tu fais chier ! Tu fais vraiment chier, putain !

Tu n’aurais pas pu me décevoir ? Juste sur la fin au moins. Juste pour que je puisse te haïr. Ça aurait été tellement plus facile ! Bien sur, j’aurais été anéantie, un temps du moins, au début. Mais je me serais relevée, j’en suis sure. Ça aurait été long, mais j’aurais réussi. 

Au lieu de ça, je t’adore. Et je suis simplement partie, sans cris, sans larmes, sans rien casser. On n’a même pas rompu, on ne s'est même pas dit au revoir, juste « à un de ces jours ». Un de ces jours quand ? Pour combien de temps ? Dans combien de temps ? Je ne peux pas te revoir juste pour quelques jours. Sinon je ne repartirais plus. Je n’ai pas la force de dire au revoir encore. 

Oh ! Comme j’aurais voulu descendre de cet avion, ce jour de juin, comme à la fin des films dans lesquels tu apparais et qui font tomber les gens tellement amoureux de toi ! Mais on n’est pas dans un film. Et je suis montée dans cet avion, sans cris, sans larmes. Et je suis partie. Et depuis, j’en crève à petit feu, un peu plus chaque jour. 

Toi, bien sur, tu t’en fous ! A peine avais-je passé l’embarquement que tu avais déjà trouvé quelqu’un d’autre pour t’aimer. Et je crève de jalousie. Parce que je veux bien te partager, je sais que tu n’es pas fait pour les relations exclusives. Alors je veux bien partager, je t’aime assez pour ça. Mais regarder une autre t’avoir, sans moi, ça je ne peux pas.

Je l’ai su à l’instant où j’ai ouvert les yeux que se serait une journée « boule au ventre et poids sur la poitrine », une journée où la séparation est plus dure à vivre. Un jour sans, sans toi, encore. Un jour à calculer l'heure qu'il est pour toi, ce que tu es en train de faire, ce qu’on ferait si j’étais là. 

Alors j’ai laissé Michael Bublé me susurré des mots d’amours. J’avais envie d’un venti passion tango, mais comme je te l'ai déjà expliqué, ici ça n’existe pas. Alors je me contenterai d’un thé glacé. J’ai pris mon carnet et un crayon pour écrire, t’écrire ces mots que je ne peux pas te dire. Ecrire, encore une chose que je n’ai jamais autant fait, bien fait, qu’avec toi, parce que tu m’inspires. J’ai écrit donc ce drôle d’article sur notre drôle d’histoire d’amour.

 Juste pour te dire que je pense à toi, souvent. 
Que je t’aime, toujours.
Que je reviendrai bientôt 
Que tu me manques, oui New-York, tu me manques tellement !

Love.


A.S

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